LES BUNKERS

Comment se doper à la musique pour améliorer ses performances!

"Bonne fête! Sache que je pèse fort sur mon stylo en espérant que tu entendes ce "Bonne fête", on ne sait jamais, toi et tes écouteurs!" 

C’est le message d’anniversaire qu’un de mes bien-aimés collègues de bureau m’a écrit dans une carte de souhaits l’an passé.

Ça m’a fait rire que ce soit la première chose qui lui soit passée à l’esprit en m’écrivant son message, mais je pense que ça en dit long sur mes habitudes de travail!

Dans un espace de bureau à aire ouverte où le bruit de l’imprimante, des numériseurs et du téléphone se mêlait au placotage des clients/membres et autres joyeux lurons qui passaient nous voir au bureau, c’était très difficile de ne pas être déconcentrée et de passer des journées vraiment productives.

La seule façon que j’avais trouvée pour m’isoler de ces distractions et arriver à faire mon travail efficacement, c’était de mettre mes Monster Jamz et de jouer en boucle la soundtrack de Scandal sur Spotify.   

Il ne m’en fallait pas plus pour trouver mon groove et être transportée dans une bulle hermétique de productivité. Chaque jour, je me dopais à la musique pour atteindre de meilleures performances.
Un peu plus tard, j’ai eu la confirmation que j’avais le bon réflexe en lisant différentes études sur le sujet. Même si on ne réagit pas tous de la même façon à la musique en travaillant (la concentration de certaines personnes est incapable de tolérer le moindre bruit), c’est généralement une très bonne alternative aux bruits d’un environnement de travail distrayant.

Le problème, par contre, c’est que tous les styles musicaux ne conviennent pas nécessairement à tous les types de travail. Même si la musique peut faire des merveilles sur notre productivité, elle peut aussi être une distraction qui nous ralentit.  

La musique au travail est donc un outil à double tranchant.

Pour pouvoir tirer profit de ses effets bénéfiques sur notre productivité, il faut s’assurer que la musique qu’on écoute est appropriée pour nos tâches et notre personnalité.  

Des critères à respecter

D’abord, c'est important de savoir que certains employés vont retirer de plus grands bénéfices à l'écoute de musique que d'autres, dépendamment de leur environnement de travail. 

Puis, c’est très important de tenir compte de la nature des tâches à effectuer. Il n’est pas recommandé d’écouter la même musique pour des tâches physiques et répétitives que pour des tâches cognitives.
Finalement, les traits de personnalité et les goûts de chacun sont aussi déterminants dans le choix de la musique à écouter pour travailler.

Environnement de travail

Les environnements de travail bruyants sont les lieux où les employés ont le plus intérêt à écouter de la musique. Par exemple:

  • Les endroits où il y a de la machinerie
  • Les milieux à aires ouvertes où les employés travaillent en équipe
  • Les bureaux où il se passe beaucoup d’appels téléphoniques.  

Tous ces bruits aléatoires sont distrayants et stressants. La musique permet donc de les couper et d’offrir une échappatoire agréable.

Tâches manuelles et routinières

En 1911, un chercheur américain du nom de Leonard Ayres a découvert que les cyclistes pédalaient plus vite quand ils étaient accompagnés de musique que dans le silence.

Pour nous, c’est une découverte qui peut sembler anodine et même un peu évidente (on n’a qu’à suivre un cours de spinning pour le réaliser), mais à l’époque la musique n’était pas aussi accessible qu’aujourd’hui, du moins le contenu musical professionnel, et ses effets sur notre comportement n’avaient jamais vraiment été étudiés. Son travail a donc ouvert la voie à de nombreuses autres recherches sur les effets de la musique sur le cerveau humain et les réponses physiques que ça peut engendrer.

Aujourd’hui, on sait que le tempo et la réponse au rythme (ce qui se produit quand tu entends un morceau qui te fait spontanément taper le beat sur ton bureau) sont déterminants dans les effets que la musique provoque sur le cerveau de chacun.

Métronome et dopamine

Les morceaux avec un tempo qui se situe entre 120 et 145 bpm sont particulièrement appropriés pour ceux qui font un travail manuel, routinier et qui demande peu d’engagement intellectuel (par exemple numériser des documents, trier des courriels, faire de la saisie de données, etc.). Ces fréquences ont le potentiel de provoquer un boost de motivation qui permet de maximiser l’endurance aux tâches éprouvantes ou ennuyeuses. C’est pourquoi c’est aussi aussi le tempo recommandé pour l’entraînement physique.

En plus de ressentir un regain de motivation, on est portés à suivre spontanément le rythme qui agit comme un métronome en synchronisant notre travail au tempo de la musique, ce qui nous permet de conserver une bonne cadence de façon inconsciente.

Pour ce type de travail, n’importe quel genre de musique peut être bénéfique.

Pop, rock, latino, ou électronique, vocale ou instrumentale, le plus important est que la musique corresponde aux goûts de la personne qui l’écoute, car on ne réagit pas tous de la même façon aux mêmes styles de musique. Il faut que la musique écoutée soit assez stimulante et agréable aux oreilles de celui qui l’entend pour le mettre dans un état qui favorise la production de dopamine et améliore son humeur.

Tâches intellectuelles

Les tâches qui demandent beaucoup de réflexion, d’analyse et de concentration sont celles qui sont le plus difficiles à effectuer si on n’écoute pas la bonne musique.

D’abord, il faut éviter d’écouter de la musique vocale et privilégier les morceaux instrumentaux ou les sons d’ambiance.

En général, les paroles intelligibles, comme des collègues qui discutent ou qui parlent au téléphone à proximité, sont l’une des pires distractions qu’on puisse avoir au travail. C’est un inconvénient qui s’applique également aux paroles de chansons. Notre cerveau va toujours avoir tendance à essayer d’écouter et de décoder les paroles qu’il entend et ne pourra pas se concentrer efficacement sur les tâches qu’il devrait faire.

Ce phénomène serait encore pire pour les personnes ayant une personnalité introvertie.
Il arrive que certains n’arrivent simplement pas à se concentrer s’il y a le moindre bruit alentour, incluant la musique. Dans ces cas-là, il serait avantageux de porter des écouteurs qui coupent les sons sans jouer de musique pendant les périodes de travail et d’écouter des morceaux de musique pendant les pauses pour aider à améliorer le moral, ce qui aura un effet bénéfique sur les performances pendant un moment au retour de la pause.

Quelques suggestions

  • Musique classique: le style de musique instrumentale le mieux connu est sans doute la musique classique. Ses effets sur la productivité ont été longuement étudiés et certaines recherches vont même jusqu’à affirmer qu’écouter du Mozart rend plus intelligent (théorie aussi connue sous le nom de “l’effet Mozart”.) Même si cette théorie est désormais plutôt catégorisée en tant que mythe scientifique,  les effets positifs de la musique classique sur la productivité sont généralement admis.
  • Musique électronique: plusieurs styles de musique électronique accompagnent très bien le travail intellectuel (je ne recommanderais toutefois pas le dubstep!) Généralement, les morceaux n’ont pas de trop grandes variations de tonalité, sont assez répétitifs pour ne pas nous déconcentrer et ont un beat assez rapide pour nous garder alertes et motivés.
  • Sons d’ambiance: Selon une étude parue dans le Journal of the Acoustical Society of America, les sons de la nature comme le bruit des vagues, du vent, des oiseaux qui gazouillent ou de la pluie, aident à la concentration et optimise les fonctions cognitives. Ce serait donc une bonne alternative à tester pour ceux qui ont du mal à se concentrer au travail, mais qui n’ont pas envie d’écouter de musique.

Tâches créatives

La plupart des points abordés concernant les tâches intellectuelles s’appliquent aux tâches créatives, à quelques exceptions près.

D’abord, les tâches créatives sollicitent un hémisphère du cerveau qui est moins distrait par les paroles de chansons (sauf dans le cas de la rédaction de textes) même si elles demandent un grand effort de concentration.

Les employés qui travaillent dans le domaine de la création visuelle, par exemple, peuvent donc se permettre sans problème d’écouter une playlist de leurs chanteurs préférés.  

Généralement, les variations de tonalité et d’intensité dans la musique ne sont pas un problème non plus.

Quelques suggestions:

  • Toutes les suggestions s’appliquant aux tâches intellectuelles
  • Trames sonores de jeux vidéos : Les trames sonores de jeux vidéos ont la particularité d’avoir été composées non pas pour être le centre d’attention, mais bien pour accompagner un joueur dans des moments où il doit être concentré et attentif. Ce sont aussi souvent des morceaux qui inspirent un sentiment de pouvoir et qui ont le potentiel de transformer n’importe quelle tâche en épopée épique dont vous êtes le héros!

Une petite shot de courage 

Certaines tâches requièrent qu’on ait une grande confiance en soi et du courage en plus de nos aptitudes techniques, comme les situations de négociation ou de communication orale (conférence, entrevue radio, etc.) par exemple.

Dans ces contextes, il peut être bénéfique d’écouter de la musique motivante un peu avant. Une étude a démontré que l’écoute de musique peut favoriser la confiance en soi, le sentiment de contrôle et la prise d’initiatives.

C’est bien vrai qu’après avoir écouté We will rock you ou Are you ready for this, on a l’impression de pouvoir conquérir le monde!   

Conclusion

Généralement, la musique peut être bénéfique au travail, particulièrement dans les environnements bruyant et lors des tâches répétitives.

En bref, la musique, lorsqu’elle est choisie avec précaution, peut :  

  • Empêcher les milieux bruyants de nous distraire
  • Réduire le stress
  • Favoriser la créativité
  • Nous permettre de garder un bon rythme de travail
  • Nous garder motivés et concentrés plus longtemps
  • Favoriser la production de dopamine
  • Favoriser la confiance en soi et le sens de l’initiative

Pour tirer pleinement profit des avantages de la musique au travail, il faut toutefois s’assurer des points suivants :

  • Ne pas écouter de musique vocale avec des paroles intelligibles dans les tâches intellectuelles ou de rédaction.
  • Écouter de la musique dont le bpm se situe entre 120 et 145. Si elle est trop lente, elle peut avoir l’effet inverse et favoriser la somnolence et si elle est trop rapide elle peut devenir agressante et distrayante.  
  • Ne pas écouter la musique trop forte. Elle doit t’accompagner dans tes tâches, pas monopoliser ton attention.

La musique classique, certains genres de musique électronique et les sons de la nature sont parmi les styles passe-partout qui peuvent être bénéfiques pour accomplir pratiquement toutes les tâches.

Finalement, on peut considérer la musique comme étant une forme de de dopage légal pour atteindre de meilleures performances, alors n’hésite pas à l’essayer et explorer les différentes playlists sur YouTube, Spotify ou Google Play pour trouver le genre qui te convient le mieux!

À lire aussi: "Les 15 meilleures playlists de musique à écouter au travail"

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